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Libération
Critique

Claude Lévêque en ciel de lits

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Publié le 02/09/2006 à 23h08

Clairement défini dès le départ, le projet du MAC/VAL (le musée d’art contemporain du Val-de-Marne ouvert à la fin de l’an passé, lire Libération du 15 novembre 2005) repose sur la présentation de certaines oeuvres de sa collection permanente sur les 2 600 m2 prévus à cet effet, et d’expos temporaires dans une salle de 1 350 m2. Pour cette dernière, l’exposition inaugurale a été pensée en deux volets, le premier (du 18 novembre au 25 mars) donné à Jacques Monory et le second (depuis le 19 mai et pour dix jours encore), à Claude Lévêque, soit deux artistes de générations et de disciplines différentes, peinture et installation. Pour gérer la difficulté de cette immense pièce ingrate aux allures de salle de sports, Monory (né en 1924) avait créé un parcours en escargot afin d’y présenter ses tableaux. Claude Lévêque (né en 1953) s’en sort également très bien, en prenant le parti de plonger tout l’espace dans l’obscurité, ce qui gomme de fait son volume et règle le problème.

Lignes fluo. Intitulée le Grand Sommeil, l’installation réalisée pour l’occasion se compose de 36 lits suspendus à l’envers, au plafond. Des lits de collectivité, les plus simples possible, un cadre, la tête et le pied, pour éviter tout bavardage. Sur les montants des côtés qui composent sa structure sont enfilées des boules en polystyrène, tel un boulier inaccessible. Au sol, des demi-sphères en Plexiglas transparent qui, par effet anamorphique, reflètent chacune tout le plafond et dans lesquel