Il faisait battre le coeur des femmes. Le sien s'est arrêté samedi à 2 heures du matin dans sa maison de Texcoco près de Mexico. Silverio Pérez, «le Diamant de l'arène», «le Tourment des femmes», «le Pharaon de Texcoco», «le Torero qui fait peur», «le Prince miraculeux de la plus belle fiesta», «le Monarque du trincherazo» ou encore «Don Silver» ou «le Négus», est décédé à 91 ans des suites d'une pneumonie et de complications postopératoires.
Il était devenu torero à 16 ans à cause du poumon crevé de son frère Carmelo, encorné cinq fois par le toro Michín de l'élevage de San Diego de los Padres à Mexico, le 17 novembre 1929. Carmelo s'était rétabli, s'était remis à toréer pour, deux ans plus tard, mourir des suites de sa blessure dans une pension de Madrid à 6 pesetas par jour.
Fiente d'oiseau. En 1934, Silverio débarquera une première fois dans cette même pension au numéro 28 de la carrera de San Jerónimo, pour tenter sa chance en Espagne. Où il ne s'implantera jamais. Il craignait le toro espagnol, plus retors, et ne pourra pas ou ne voudra pas confirmer son alternative à Madrid, malgré deux ou trois occasions. Une fois alléguant qu'il voyait double mais aussi parce qu'on lui avait changé les toros, une autre fois sous prétexte qu'on lui avait volé ses habits de torero, qu'il n'avait pas réservé d'hôtel et que, spectateur à Las Ventas, un oiseau lui avait deux jours avant cagué sur la main, sale signe comme on sait.
A Veracruz, en veillant le cadavre rapatrié de Carmelo, Sil