Quelle est l'armure moderne des jeunes Européens ? Sous quels logos, vêtements, chaussures, glissent-ils leur complexe désir d'être rebelles ? Surtout : que révèlent ces apparences de la très mouvante géographie des tribus adolescentes ? Pendant plus de deux ans, la photographe parisienne Catherine Balet se posta à la sortie des lycées de cinq grandes villes : Paris, Londres, Berlin, Barcelone et Milan. A chaque fois, cette quadragénaire, ancienne peintre, qui avoue n'avoir aucune compétence particulière en matière de jeunesse, ni de «branchitude», aborda celui ou celle qui avait «le» look et qui le portait de la manière la plus authentique : «Il fallait que ce soit un coup de coeur, je me sentais comme une touriste anthropologue explorant les subdivisions tribales du monde vestimentaire adolescent.» Et si le projet, concocté à l'origine avec la journaliste Fadwa Miadi, comportait un questionnaire précis (notamment «Comment définis-tu ton look ?» ; «En quoi crois-tu ?»), le fait que le livre de Catherine Balet, publié ces jours-ci chez Steidl, ne soit «que» une galerie de portraits et de détails, ne souffre en rien de l'absence d'explications. Au contraire, cette rafale de badges, casquettes, tee-shirts, cet enchevêtrement d'icônes pour sacs à dos, cette avalanche de griffes, frappent l'oeil mieux que mille textes, reflet de la «multitude de codes» à l'oeuvre dans la rue. Pour mener à bien son projet, Catherine Balet a photographié presq
Ados le grand vestiaire
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publié le 8 septembre 2006 à 23h12
(mis à jour le 8 septembre 2006 à 23h12)
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