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Libération
Critique

Le temple soul de Chappelle

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publié le 8 septembre 2006 à 23h13

Il y a quarante ans, la maison de disques Stax organisait un énorme concert dans le ghetto noir de Los Angeles, pour commémorer les émeutes qui avaient détruit ce quartier en 1965. Sorti en vidéo, la captation de ce concert entrecoupé des sketches de Richard Pryor est devenue un document incontournable de l'époque. La Block Party de Dave Chappelle, sorti hier sur les écrans français et en CD pour la musique, est le «Wattstax» du deuxième millénaire.

Grinçant. Le 18 septembre 2004, le comique Dave Chappelle (à ne pas confondre avec David La Chappelle, photographe et réalisateur du film Rize) organise un concert gratuit à Brooklyn, dans le quartier de Bed-Stuy en invitant ses artistes préférées : Kanye West, The Roots, Mos Def, Dead Prez, Erykah Badu, Jill Scott et The Fugees, etc. Chappelle n'a rien à célébrer : pas d'émeutes, pas de victoire. Il se fait seulement plaisir : «C'est juste le concert auquel j'aurais voulu assister», dit-il.

A l'époque, Dave Chappelle est considéré comme l'héritier de Richard Pryor, aussi grinçant sur les relations raciales, sur la dégradation sociale de son pays ­ et peut-être aussi camé, selon la rumeur. «Les Blancs vont voir le psy, faisait-il remarquer récemment dans l'émission Inside the Actor's studio, et les Noirs fument de l'herbe.»

Les deux premières saisons de son Dave Chapelle Show, sur la chaîne câblée Comedy Central, pulvérisent les scores d'audience. Les DVD où il invente des personnages comm