Avant de courir acheter l'album Bring Me the Workhorse, il existe un moyen essentiel de faire connaissance avec My Brightest Diamond : se rendre sur le site de Radio Aligre (1), écouter six morceaux enregistrés en juin lors d'une session acoustique, et vérifier si cette formation remplit tous les critères de la pop anglo-saxonne, tendance PJ Harvey. Placé sous le signe d'une contemplative révolte, draguant les tréfonds du désir féminin, ce premier album est à ranger non loin de Beth Gibbons (Portishead), Elizabeth Fraser (Cocteau Twins) ou, plus étrange, Illdegarde von Bingen.
Airs diaphanes. A 32 ans, Shara Worden est l'unique membre de My Brightest Diamond. Fille d'un pasteur illuminé du Michigan et d'une organiste de messe, cette jeune femme aux airs diaphanes est passée par la musique classique, les cours de guitare et de piano et les chorales adventistes du dimanche midi.
Elle apprend ses premiers accords à l'âge de 6 ans, chante dans la foulée au côté de sa mère, et prolonge ses études au conservatoire, avant d'émigrer à New York. Elle y découvre la pop, participe à d'interminables soirées dans les clubs et fricote avec une bande de copains qu'elle ne renierait pour rien au monde : «J'ai rencontré Sufjan Stevens et Antony il y a quelques années. A New York, il existe une multitude de scènes musicales qui, finalement, se côtoient très peu. La communauté folk est restreinte. J'ai trouvé, dans cette solidarité et cet échange, le ciment de mes compositions. Ce nou