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Libération

Un marathon où l'on trinque vraiment

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Le marathon du Médoc, c'est 42 kilomètres de montées en plein cagnard, où, déguisés en Zidane, en Schtroumpf ou en Jésus, les coureurs se désaltèrent aux grands crus.
publié le 15 septembre 2006 à 23h17

Pauillac-Pauillac (42,195 kilomètres) envoyé spécial

Kilomètre 5, première station, ou plutôt premier «test oeno-sportif» selon l'appellation contrôlée en vigueur. Jésus, couronné de lauriers et monté sur les coussins d'air d'une paire de Nike dernier cri, pose sa croix (en polystyrène) et tape la discute avec Judas, toge blanche et barbe de trois jours. Au pied des tourelles du château, les deux hommes se réconcilient autour d'un verre de château-pichon-longueville, un médoc grand cru classé de Pauillac, réputé corsé et long en bouche. Les deux coureurs apprécient : «Voilà qui méritait le détour !» Et même un sacré détour de 42,195 kilomètres pour les 8 500 participants du marathon du Médoc, une grande sarabande créée il y a vingt et un ans par une bande de copains à l'issue d'un repas arrosé, forcément arrosé. A l'époque, ils partirent 500. Cette année, ils sont dix-sept fois plus, dont les trois quarts déguisés, à serpenter sous la fournaise à travers les vignes en ce samedi de début septembre.

Dégustations «sauvages». Petit problème arithmétique pour se mettre en jambes : sachant que le parcours traverse 50 châteaux grand cru, qu'il offre 20 haltes dégustations, pardon, «tests oeno-sportifs», dûment homologués, et que de nombreux particuliers ouvrent leurs caves pour des dégustations «sauvages», combien de litres à l'heure consomme un athlète qui se respecte ? L'équation intrigue l'apprenti marathonien. Celui de Libération s'était promis de pla