En 1996, le Défilé, timide, investissait le centre-ville avec des groupes des différents quartiers de Lyon mais aussi de la périphérie.
Le concept d'agglomération devenait réalité, foulant le pavé de la rue la plus commerçante et symbolique, haut lieu de rendez-vous, la rue de la République. Guy Darmet, directeur de la Biennale, déjà épris du Brésil et de ses expressions culturelles et artistiques, avait rêvé d'un carnaval comme à Rio, avec les écoles de samba mais version lyonnaise. Il ne savait pas que, dés la première édition, le Défilé allait trouver du répondant, autant du côté des participants que du public.
Symbolique. Dix ans plus tard, même si nous ne sommes toujours pas à Rio, qui reste un déclencheur mais pas un modèle, le Défilé fait le plein d'adhérents. Des gen's de toutes catégories sociales, de toutes origines, de tous les quartiers qui, pendant six mois, répètent, donnent de leur temps bénévolement pour le seul plaisir de construire avec d'autres. Cette année, 22 groupes de 150 à 300 personnes, toujours sous la houlette de chorégraphes professionnels, se partagent la rue de la Ré.
Yamina-Yahia, 45 ans, qui connaît fort bien, pour les avoir vécus, les mouvements nés dans les banlieues lyonnaises, de la «marche des Beurs» à la naissance de la culture hip-hop, notamment à Vénissieux, est un pilier du Défilé. Elle participe à la manifestation depuis sa création et a entraîné toute sa famille et ses proches dans l'aventure. Sa mère coud les costumes, et pour cette