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Libération
Interview

"A Paris, j'ai réalisé que Misericordia était une marque branchée"

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publié le 22 septembre 2006 à 23h23

Jeune Péruvienne de 27 ans, Melina Rabanal dirige un des ateliers de couture de la marque Misericordia. Elle vit à Lima et travaille à Gamarra, le quartier de la confection de la capitale, mélange de Sentier, de Barbès et d'Opéra avec ses grands magasins. Après son premier séjour à Paris, elle livre ses impressions.

«Avant de venir en Europe, j'avais un peu de mal à visualiser les clients qui achetaient nos vêtements. Certes, Aurelyen [le fondateur de la marque, ndlr] nous montrait des vidéos et des photos, mais c'était flou et lointain. Ici, j'ai vraiment vu qui portait nos vêtements. A Lille ou à Montmartre, j'ai croisé dans la rue des gens en Misericordia, ça me faisait tout drôle. Je me suis rendue compte que c'était une marque branchée.

C'est très important pour moi de venir en Europe. Je comprends mieux comment s'habillent les gens. Moi, j'ai un style latin, j'aime les couleurs, les pantalons très serrés, évasés vers le bas. Au Pérou, nous apprécions les imprimés, les choses vives... Vous, vous préférez les coloris moins tranchés, vous faites attention à la coupe des vêtements. En découvrant l'Europe grâce à Misericordia, j'ai pu enrichir mon style, apprendre de nouveaux savoir-faire. Aujourd'hui, je suis modéliste à plein temps, alors qu'auparavant, j'étais obligée d'avoir deux emplois pour vivre : le matin, je donnais des cours de couture dans une école tenue par des bonnes soeurs, l'après-midi, je dessinais des patrons à la chaîne dans une entreprise péruvienne qui n'