Pour les quatre Anglais de Forward Russia, élevés dans la banlieue de Leeds, c'est comme si le calendrier s'était figé à la sortie des années 70, avant de redémarrer il y a cinq ans, quand la majorité des groupes de l'hémisphère nord ont dépoussiéré leurs cassettes des Clash, Sex Pistols ou Joy Division. Le revival semble aujourd'hui consommé. C'est devenu un cliché médiatique.
Mais pour Katie, chanteuse batteuse tatouée, le rock joué fort et vite a encore sa raison d'être : «C'est une affaire d'énergie et d'immédiateté. C'est en tout cas pour cela que nous sommes ensemble. On se croisait au lycée, ou lors de soirées. Puis, un jour, on a essayé tous les quatre et la formule a pris tout de suite. Dans la foulée, on a écumé les clubs de la région. C'est le but de notre musique : jouer live. Et si pour certains notre son n'est pas d'une originalité folle, en général la véhémence qu'on y met ne laisse pas insensible.»
Gourou. En quelques mois, Forward Russia est ainsi passé des boîtes de Leeds aux scènes de Londres ou de New York. Le parrainage du gourou radiophonique Steve Lamacq, de Radio One, une double page dans le New Musical Express, le festival In The City à Manchester, le South by Southwest à Austin en début d'année, et le Furia Sound Festival en banlieue parisienne ont consacré le quatuor comme valeur non négligeable.
A bien y regarder, les aspérités ne sont pourtant pas légion. Parcours des plus classiques (lycée, beuveries, concerts le samedi), profils typiques