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Critique

Arts session

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Sous l'influence de son nouveau directeur, le Palais de Tokyo mise sur le thème du chambardement cosmique.
publié le 27 septembre 2006 à 23h27

Ça ne commence pas très bien, avec un panneau censé ouvrir l'appétit et qui ne fait que le contrarier. Dans un style qui n'est pas sans rappeler le début d'une fameuse saga intergalactique, il est donc annoncé : «Il y a cinq milliards d'années, l'expansion de l'univers, qui avait tendance à ralentir, est entrée dans une phase d'accélération brutale...» Or, le saviez-vous, «le monde de l'art est entré lui aussi en expansion.» Fichtre.

Mixer à crétiniser. Pour éviter que ce grand écart ne vire au déchirement, sont alors injectés un certain nombre de mots bouche-trous : mutation, machine célibataire, nomade, schizo. On notera l'absence étonnante de «déterritorialisation». Ce mixer à crétiniser le meilleur de la philosophie moderne (pauvre Deleuze...) est à peu près aussi lugubre et hilarant qu'un producteur de la Star Ac parlant de concept. Et ce galimatias est d'autant plus rageant, voire décourageant, que ce qui suit dans les salles du Palais de Tokyo n'a pas grand-chose à voir avec la cuistrerie. Le projet de Marc-Olivier Wahler, nouveau directeur depuis mars, est d'entrechoquer des oeuvres plutôt que leur faire subir les derniers outrages du signifiant-signifié.

Si on peut s'agacer au vu de quelques façons exagérées de monter une épingle en oeuvre d'art, on est en revanche forcément partisan de cette tentative de chorégraphier dans les espaces monumentaux du Palais de Tokyo expositions personnelles et réflexion fédérative sur le thème du chambardement co