Avec son pamphlet Requiem pour une avant-garde défunte, paru en 1995, l'écrivain et musicologue Benoît Duteurtre fit scandale. Il dénonçait l'ostracisme dont étaient victimes, selon lui, compositeurs et simples mélomanes ne se reconnaissant pas dans la musique contemporaine «institutionnelle». Directement visé, Pierre Boulez, responsable selon lui, via l'Ensemble intercontemporain et l'Ircam, du divorce entre public et création d'aujourd'hui.
Fondée il y a quinze ans par Marcel Landowski, ennemi historique de Boulez, et dirigée par Duteurtre, l'association Musique nouvelle en liberté s'est attelée à réhabiliter les compositeurs ayant refusé la révolution sérielle, et à révéler des compositeurs dits néo-tonaux, à travers un festival intitulé Paris de la musique. Depuis quelques années, et afin de ne plus apparaître comme un bastion de vils réactionnaires, la manifestation programme des compositeurs contemporains de toutes obédiences.
Ce soir à Pleyel, l'Orchestre de Paris et le violoncelliste Jean-Guihen Queyras créeront le Concerto pour violoncelle et orchestre commandé par l'association à Gilbert Amy. Au même programme: Jeux de Debussy et le Chant du rossignol de Stravinski.
La manifestation se poursuivra dans différents lieux de la capitale jusqu'au 21 octobre, et proposera d'autres créations signées Denis Levaillant, Aulis Sallinen, Anthony Girard, Valery Arzoumanov, Philippe Hersant, Thierry Pécou et Edith Cana de Chizy, confrontées à des