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Libération
Critique

Eagle*Seagull prend son envol

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publié le 28 septembre 2006 à 23h27

La sortie du premier album d'Eagle*Seagull ne surprendra pas ceux qui ont pris l'habitude de passer des heures sur l'Internet à écumer les blogs mp3. Disponible depuis un an aux Etats-Unis, le disque a déjà circulé sur la Toile. C'est le webzine américain I Guess I'm Floating,connu pour ses goûts irréprochables, qui le premier a évoqué l'existence de ce groupe extrait des tourbes du Nebraska il a deux ans. You Ain't No Picasso et Gorilla vs Bear, deux autres blogs mp3 en vue, ont relayé l'information et fait en sorte que la renommée d'Eagle*Seagull traverse l'Atlantique.

Le disque enfin distribué en Europe, la formation peut prétendre à un succès d'estime grandissant. Au vu des messages d'encouragement laissés sur sa page MySpace, ultime accessoire branché de tout groupe indé en quête de respectabilité, cela ne devrait guère tarder.

Carnaval. D'ailleurs, ce frémissement pour une escouade jusque-là inconnue, déconnectée de la scène rock américaine ­ aucun des sept musiciens n'a joué ou tourné avec d'autres groupes ­ et originaire d'un Etat pour le moins discret sur le versant artistique ne surprendra pas davantage ceux qui ont succombé il y a trois ans à The Arcade Fire. On retrouve chez ces jeunes Américains la même exubérance qui a fait le succès des Québécois, ce plaisir à mélanger les genres et à orner leurs chansons de guirlandes de carnaval ou de fêtes tristes. On décèle aussi, sous l'apparente jeunesse sans accrocs, une tendance identique à la résignation et au pessimis