Ceux qui ont fait la queue vendredi dernier pendant trois heures à Trafalgar Square ont bien mérité d'emporter la chaise en polystyrène expansé que le designer Tom Dixon et l'entreprise EPS distribuaient gratuitement jusqu'à 500 exemplaires. D'abord parce que ce fauteuil casse avec drôlerie la typologie du siège. Est-ce un emballage, un bac à fleurs ou tout autre chose ? C'est un siège confortable, c'est l'essentiel, bien qu'un peu chaud sous les fesses. En plus, il ne pèse rien, on le soulève avec deux doigts puisqu'il contient 98 % d'air et il est «entièrement recyclable». Ce lancement n'était pas un coup de Trafalgar événementiel de plus, mais pouvait donner un double ton à la London's Design Week, petit rendez-vous international vivant qui s'est tenu du 21 au 26 septembre : un savant alliage de fantaisie et d'écologie.
En toute légèreté. Certes, dans cette ville au luxe trendy agressif, d'autres lectures plus anecdotiques, historiques, kawai ou branding étaient possibles. Mais, du salon mère «100 % Design», situé à Earls Court, à toutes les manifestations du London Festival (600 événements), la préoccupation écologique s'avérait prégnante. Avec l'art anglo-saxon de traduire cette exigence en toute légèreté, les produits sont labellisés «environnemental friendly» ou «eco-friendly», alors qu'en France, ils ont du mal à se sortir du lourd étiquetage de «développement durable». Ainsi, au salon 100 %, les moquettes éco-design de l'entreprise Renewa