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Libération

Les emplettes de Belleville

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publié le 29 septembre 2006 à 23h28

L'époque est loin où, rue de la Villette (XIXe arrondissement de Paris), des voitures cramaient et des dealers squattaient des cages d'escaliers. La petite rue des hauteurs de Belleville entame aujourd'hui une époque Cartier-Bresson boboïsée. Village de 500 mètres de long, il prend sa source aux Buttes-Chaumont pour se jeter rue de Belleville. Son clocher, ses laveries roses et bleues, son Alimentation générale, sa grand-mère-baby-sitteuse-de-tous- les-gamins-du-quartier et son fou côtoient une peuplade de musiciens, journalistes, photographes, créateurs, graphistes... Une carte postale humaine avec ses dizaines d'associations. Celles-ci sont à l'origine du renouveau de la rue et du maintien de son âme, en défendant notamment les futurs expulsés pour cause de loyers désormais trop élevés. Portrait d'une rue en cinq arrêts sur image.

Les racines du bien

C'est par elle que tout a commencé. Dominique «impulse» ­ comme on dit ici ­, il y a quatorze ans, le quartier en ouvrant cette boutique de fleurs dont elle peint la façade de couleurs vives, en opposition avec cette rue si grise à l'époque. Protea, roses avalanche, arômes... débordent sur le trottoir, sur des échelles, dans des paniers orange, roses, jaunes. Chaque diman-che de 17 h à 20 h, les bouquets sont à moitié prix. Depuis, Dominique a monté une asso-ciation de riverains, créé il y a onze ans un vide-grenier (350 exposants et 10 000 visiteurs) et donné naissance, il y a un an, à Java, une boutique de déco située en face