Ce week-end, la Belgique est en ébullition. A une semaine des élections municipales, près de deux cents musiciens, peintres et écrivains se mobilisent contre l'extrême droite. En Flandres, la menace extrémiste est encore plus réelle qu'en France. Lors du dernier scrutin municipal, il y a six ans, le Vlaams Belang (qui a succédé au Vlaams Block) a recueilli 33 % des votes. Une tendance lourde : le parti occupe depuis quinze ans une place prépondérante dans le débat politique.
L'événement, baptisé 0110, a lieu dimanche dans quatre villes : Anvers, Bruxelles, Charleroi et Gand. Il rassemble toute, vraiment toute, la scène belge, de dEUS, Zita Swoon et Arno, à Axelle Red, Adamo et Plastic Bertrand. Seule absente, Annie Cordy, sans doute retenue à la douane.
A l'origine de l'événement, Tom Barman, chanteur de dEUS. Il y a un an, lors de la sortie de Pocket Revolution, le nouvel album du groupe, il confie à un magazine flamand son souhait de clore la tournée à Anvers, leur ville d'origine. Entre les lignes, il glisse un appel pour faire de ce concert un rassemblement contre le Vlaams Belang. Dix mois plus tard, 0110 a reçu un écho phénoménal dans tout le pays.
Pour Tom Barman, le «rassemblement» est la concrétisation d'un travail collectif «et bénévole de six mois. On n'a pas la prétention de pouvoir changer les mentalités, mais on voulait envoyer un signal fort, surtout envers les jeunes. L'extrême droite a changé. Avant, c'était un parti facilement identifiable par