On le savait depuis sa Petite représentation, cosignée en 1989 avec Annie Legros. Nasser Martin-Gousset est un pop artiste, à sa façon, nerveuse, franche et irritée. Beaucoup de ses précédents spectacles ont traité de l'imagerie et de la culture populaire, de celles qui ont baigné nos imaginaires enfantins. Sa compagnie, créée en 1996, a pris pour nom la Maison. Où inviter bien des héros déglingués pour une fête familiale qui tourne toujours mal. Pourtant, on s'y sent bien.
A la Biennale de Lyon, le chorégraphe nous convie à revisiter avec lui et une équipe géniale (dix acteurs danseurs et trois musiciens) un grand pan d'histoire, celle de Cléopâtre, de Marc-Antoine et de Jules César, popularisée par Shakespeare, le péplum et des figures tout aussi mythiques comme Liz Taylor et Richard Burton. Créé à Lyon, Péplum (pop life II) est un formidable hommage aux cinémas de quartier, où l'on pouvait passer des journées entières à avaler des Ben Hur, des Hercule, puis des pornos ou des Bruce Lee.
Le spectacle ne craint aucun débordement ; d'autant qu'il est fort bien cadré. Les interprètes ne sortent jamais de scène, surtout le hallebardier classique, que l'on ne remarque pas dans le décor de pizzeria, mais qui, ici, devient un personnage essentiel, «élu» comme dans un «Sacre» sauvage et promis au lynchage.
Ça sent la vinasse, la débauche, ça titube dans la danse, ça s'épuise jusqu'au bout de la nuit, jusqu'au bout d'un banquet ou d'une partouze ratée. Que se passe-t-il a