«Au départ, pour moi, c'était un quartier historique de Paris, connu pour son architecture. Au fil du temps, c'est devenu de plus en plus gay. Aujourd'hui, c'est comme un village, comme le "Village" de New York. Lors de la Gay Pride, la rue des Archives est complètement transformée. On peut voir des gens offrir à boire à des policiers dans leur voiture, c'est quand même assez rigolo. Mais, en même temps, le Marais est devenu plus sage, par contre-coup, puisque la mode homosexuelle a beaucoup influencé la mode tout court. La preuve ? Mes clients masculins les plus importants, aujourd'hui, sont des métrosexuels qui ont de l'argent. Dont, parmi eux, des joueurs de foot.
«Je n'ai pas tellement joué avec la symbolique gay pour mes vêtements, mais le choix de mes mannequins dit, je crois, quelque chose sur le sujet. Je n'ai jamais aimé les filles qui défilent en caressant la fourrure l'air de dire : "Qu'est-ce que je suis sensuelle !" Les femmes que j'ai montrées dans mes défilés sont de vraies femmes. Pas des objets, mais des êtres de caractère. Tout cela vient sans doute du fait qu'enfant, étant élevé par ma mère et ma grand-mère, je me suis vite rendu compte que les femmes n'étaient pas si fragiles que ça. Plus tard, au lycée, j'ai vite compris que les filles étaient plus malignes, plus intelligentes et plus rusées que les garçons. Enfin, en travaillant les vêtements, j'ai découvert des détails choquants. La poche intérieure des vêtements pour hommes, par exemple : elle n