Acceptant, pour Jean Paul Gaultier et Libération, de sortir de sa retraite quasi monacale, Béatrice Dalle passe un après-midi à rire avec Gaultier, à poser pour notre photographe, à répondre à nos questions. Grande gueule, disponible et plus que jamais «bigger than life». Habitée par la grande histoire d'amour qu'elle vit avec un homme incarcéré en Bretagne, «la» Dalle déborde d'énergie et de projets : un premier film français «hardcore» où elle incarne «une psychopathe qui tue tout le monde», le premier film de l'acteur Jalil Lespert et, début 2007, les sorties du nouveau Frédéric Schoendoerffer, Truands, et de Tête d'or, adapté de Claudel. C'est lors de ce tournage, en prison, qu'elle rencontra celui qui est désormais son mari, Guénaël Meziani, condamné en décembre 2005 à douze ans de réclusion criminelle pour viol et séquestration (ce qu'il a toujours nié, et il a fait appel). Elle attend qu'ils puissent vivre ensemble dans une maison perdue au milieu de nulle part.
Jean Paul et moi
«J'ai connu Jean Paul avant 37°2 le matin. J'avais fait la une de Photo. C'était en 1983, j'avais 19 ans. J'étais séduite par ses créations, comme les corsets, des trucs incroyablement féminins. Ça tranchait radicalement à cette époque-là où la branchitude imposait aux femmes des coupes qui les faisaient ressembler à rien. Avec lui, on devenait des vamps sublimes.
«Même si je suis "débranchée", je trouve qu'il fait toujours des choses superbes, en