Ces pages dans Libération dédiées à vos trente ans de mode, pourquoi les avoir reliées aux quartiers de Paris ?
Peut-être parce que tout me ramène à mon métier et à ma passion, la mode ; et la mode est évidemment liée à Paris. C'était aussi un rêve, celui d'un gamin de la banlieue sud, d'Arcueil. Cette ville représentait ce que je fantasmais de faire par la suite, puisque c'était le lieu de «la femme élégante, la haute couture, la France». Il y a également un Paris plus intime c'est ce que je pensais intéressant de montrer dans ces pages , l'endroit où j'ai eu des joies, des peines, où se trouvent ma culture, mes inspirations, mes amis...
Quels métiers exerçaient vos parents ?
Mon père était comptable, et ma mère caissière dans le restaurant d'une administration mais elle n'était pas fonctionnaire.
Et d'Arcueil, ils venaient souvent à Paris ?
Non, pas tant que ça ; parfois le week-end... On partait en 2 CV, on passait devant les grands magasins, qu'on contemplait : c'est mon premier souvenir de Paris. Plus tard, soit ma mère venait se choisir des vêtements (elle faisait, aussi, appel à une couturière à Arcueil) dans une boutique pour tailles fortes (ma mère était un peu «taille forte»), soit on allait acheter des cadeaux. On venait également pour regarder, bien sûr, pour flâner : c'est à Paris que j'ai le souvenir, très fort, d'avoir vu des marchés pour la première fois, notamment dans le XIVe arrondissement à Arcueil, je crois qu'il n'y avait que des petits commerces. Et puis il y avait les jardins ! Montsouris et, avant ça, le Luxembourg... Paris, en fait, c'était comme une récompense. J'allais oublier les films ! On avait un cinéma à Arcueil ; mais à Paris, c