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Ci-gît le CBGB

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Le club mythique de Manhattan a donné dimanche son dernier concert.
publié le 17 octobre 2006 à 23h42

New York de notre correspondant

Il était une heure hier matin. Le CBGB, club mythique new-yorkais, fermait ses portes après un ultime concert, trente-trois ans après sa naissance. Cette soirée reflète ce que le lieu était devenu pendant la deuxième partie de son existence : un «musée du rock», pour reprendre l'expression de Robert Sietsema, désormais critique gastronomique au Village Voice, qui y joua avec son groupe, Mofungo, dans les années 80. Dimanche, Patti Smith était de retour dans la salle où elle avait fait ses débuts avec les Ramones. La veille, c'était Deborah Harry, la chanteuse de Blondie.

Depuis quinze ans, le CBGB était autant une attraction touristique, avec ses murs couverts de vieux posters, ses graffitis, son atmosphère sombre et crasseuse, qu'une salle de concert. Sa fermeture conclut une longue bagarre entre son fondateur Hilly Kristal, 75 ans aujourd'hui, et le Bowery Residents' Committee, une organisation d'aide aux sans-abris, qui en détient le bail. Depuis 2001, se succèdent les réclamations pour impayés. Hilly Kristal a finalement accepté de capituler en décembre 2005, trois mois après l'expiration du bail.

La salle, au sud de Manhattan sur l'avenue Bowery, s'est rapidement fait connaître en révélant des groupes américains comme les Ramones, Talking Heads ou Sonic Youth. Elle a continué dans les années 80 à maintenir une programmation exigeante (The Cramps, Pere Ubu), faisant souvent venir des groupes anglais (The Fall, Wire, Buzzcocks).