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Libération
Critique

Soufflet nouveau sur l'Ille-et-Vilaine

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publié le 17 octobre 2006 à 23h42

A Rennes

Trois hommes en noir. Chacun avec une boîte magique entre les doigts. Qu'ils triturent, martyrisent, frappent et malaxent comme une pâte pour en sortir les harmonies et les sons les plus étranges. Sur des airs de tango, de rock ou de jazz, ça chuinte, ça vrombit, ça gronde et ça crisse de partout. On croirait parfois entendre des boucles électroniques, alors que tout est acoustique dans ce spectacle souvent proche de la transe.

Ceux qui auraient encore cru l'accordéon ringard et ont assisté à la prestation de Motion Trio jeudi dernier à Rennes, sous le chapiteau dressé place du Parlement, en ouverture du festival du Grand Soufflet, n'avaient plus qu'à revoir leur jugement. Rien d'étonnant à ce qu'on ait vu ces trois Polonais virtuoses au dernier Paléo Festival de Nyon, et qu'ils soient déjà repartis pour une nouvelle aventure avec l'Orchestre philharmonique de Berlin. Dédié à l'accordéon dans toutes ses potentialités, le festival du Grand Soufflet, pour sa onzième édition, ne pouvait rêver plus belle entame.

«Dès l'origine, on a voulu montrer que l'accordéon n'avait rien de désuet, mais était au contraire présent dans des genres très variés, raconte Etienne Grandjean, créateur de la manifestation. Puis il y a eu la vague du rock alternatif et de la nouvelle chanson française, qui ont chamboulé son image et presque banalisé cet instrument. C'est pourquoi j'ai voulu proposer cette année des musiques inattendues, du hip hop, du rap, de l'électro.»

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