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Libération
Interview

Au sommet des Düne

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Entre folk solaire et carnet de route beatnik, Herman Düne livre son disque le plus soigné. Rencontre.
publié le 21 octobre 2006 à 23h46

Giant marque une nouvelle étape dans la déjà longue et atypique carrière d'Herman Düne. Depuis dix ans, sans manager ou maison de disques attitrée, multipliant les enregistrements sauvages sur tout type de support (cassette, 45 t, CD...), diffusant autant d'albums sur des petits labels anglais, américains ou français que de CD gravés dans leur chambre et vendus par eux-mêmes à la fin des concerts, le trio a tracé son chemin comme personne. Des squats du XIe arrondissement aux bars de Brooklyn, des concerts en appartement berlinois aux tournées scandinaves à l'arrache, les deux frères franco- suédois David-Ivar et André Herman Düne et le batteur suisse Neman n'ont jamais différencié leurs vies de leur musique : un folk solaire et intemporel, carnet de route façon beatnik, chanté comme on respire. Affiliés à la génération lo fi/antifolk américaine, aux côtés de Jeffrey Lewis, Kimya Dawson ou Adam Green, ces gens-là n'ont jamais rien fait comme tout le monde. Aujourd'hui, sans rien renier de ce qui fait leur étrangeté, sans même s'être coupé les cheveux ni rasé la barbe, ils sortent leur disque le plus soigné et intègrent pour la première fois une multinationale du disque, EMI en l'occurrence. Rencontre à Paris, avec David-Ivar et Neman.

Pourquoi rallier maintenant une maison de disque importante ?

David-Ivar :La proposition est tombée au bon moment. On avait envie de cuivres et de choeurs, de musiciens qu'on ne pouvait pas se payer nous-mêmes. Le label Source etc. nous en