Mais qui sont donc ces olibrius affublés de costumes impossibles et juchés sur la pointe des pieds comme en déséquilibre constant ? Follement drôle et en décalage permanent, O, O est une pièce aussi énigmatique que son titre. Et aussi malicieuse que son auteur, la chorégraphe américaine Deborah Hay, qui fut l'une des pionnières de la post-modern dance, et qui, à 60 ans passés, conserve une fraîcheur de jeune fille. Depuis une quinzaine d'années, la dame d'Austin, Texas, opère par la transmission un nouveau mode d'écriture chorégraphique, essaimant ses solos à travers le monde par la seule parole, sans que les interprètes l'aient vu danser.
Partition commune. La version française de O, O s'est élaborée selon ce procédé dans le droit fil de The Match, présenté en 2005 au Festival d'Automne en étroite collaboration avec le centre chorégraphique d'Angers. Où les interprètes réunis par Emmanuelle Huynh ont d'abord travaillé chacun séparément, avant de se réunir autour de Deborah Hay aux Subsistances, à Lyon. D'où cette oeuvre étonnante, entre solo et pièce de groupe, où chacun apporte sa couleur propre à la partition commune. Une pièce toujours au bord de l'impro qui doit beaucoup à la qualité des interprètes, pour la plupart chorégraphes et qui savent ainsi tirer le meilleur. Aussi ne racontent-ils jamais l'histoire de la même manière.
Glougloutements. Même s'il s'agit toujours du rapport de l'individu au collectif, des micronarrations s'inventent parfoi