L'importance culturelle de la République orientale de l'Uruguay (c'est son nom officiel) est sans commune mesure avec son poids démographique : guère plus de 3 millions d'habitants. On en connaît mieux la littérature (Juan Carlos Onetti, Eduardo Galeano, Mario Benedetti) que la musique, qui a sans doute souffert de la «concurrence» du Brésil et de l'Argentine. Pourtant, l'Uruguay est riche de traditions et de créativité. Dernier exemple en date : l'Oscar 2005 de la meilleure chanson remis à Jorge Drexler, pour Al Otro Lado del Rio, extrait de la bande originale du film Carnets de voyages.
Le premier festival Uruguay sur Seine se propose donc de donner un coup de projecteur sur cette diversité autour de trois pôles : la murga, le candombe et le tango. La murga est le temps fort du carnaval de Montevideo. Chaque année en février, les troupes costumées défilent en musique, en commentant l'actualité sur un ton satirique. La venue de la troupe Agarrate Catalina, désignée meilleure murga des deux derniers carnavals, est une occasion rare de découvrir cette exubérante tradition. Le candombe, d'origine africaine, est indissociable des manifestations publiques, du meeting politique aux matchs de foot. Dans la rue, elle est jouée par une comparsa, troupe de jusqu'à cent tambours. A Paris, la comparsa Kandomberos, issue des meilleurs groupes en activité en France, donnera une démonstration de ces rythmes trépidants, cousins de la samba-reggae du carnaval de B