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Libération

Des Japonais à la conquête de l'espace

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publié le 27 octobre 2006 à 23h50

Orléans envoyée spéciale

Après avoir arpenté les rues dilatées d'Orléans, de la cathédrale à ses quartiers néo-vieux reconstruits, de son affreuse gare à sa médiathèque contemporaine, il est saisissant de se retrouver au coeur du tissu urbain organique, chaotique et si dense du Japon, où ont éclos nombre de petites architectures surprenantes. Car, pour la première fois, Archilab, organisé par le Frac (fonds régional d'art contemporain) Centre, a choisi de s'éloigner de l'exposition internationale prospective pour se consacrer à un seul pays, le Japon.

Nidification. «Faire son nid dans la ville», exposition essentielle de la manifestation logée aux Subsistances, met en scène une nouvelle génération d'architectes nippons, nés pour la plupart après les années 60. Après un développement urbain sauvage centré autour de gratte-ciel monumentaux, après la crise économique des années 90 et l'éclatement de la bulle spéculative, ces jeunes constructeurs, dits «post-bulle», ont fait glisser l'architecture ailleurs. En profitant du chaos de la ville, ils occupent ce contexte urbain-dédale sans qualité, tel qu'il est, sans le modifier mais en l'analysant pour mieux s'y immiscer. Car le manque d'espace, les démolitions rapides, le prix élevé du terrain (400 000 euros pour 60 m2) et une zone sismique, peuvent enrichir les recherches architecturales.

Cent projets relevant de la métaphore de la nidification, c'est-à-dire de la petite unité lovée dans le moindre interstice libre de la mégalopole