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Dans des cabanes sans eau ni électricité courantes, ils ont opté pour un retour radical à la nature. Au coeur des montagnes cévenoles, ces techno-écolos se soustraient à la société de consommation.
publié le 27 octobre 2006 à 23h50

Cévennes envoyée spéciale

Le premier supermarché est à trente minutes en voiture. Dans le silence des montagnes cévenoles et le vert ciré des châtaigniers, un hameau suspendu dans les airs comme un repaire corse. Au pied de la dernière bâtisse, un sentier empierré, bordé de murets, d'ajoncs et de bruyère. «Ce chemin est génial, dit Johan (1). Vingt minutes de marche et nous sommes coupés du monde.» On grimpe, souffle coupé de citadin. Puis, en terrain conquis des sangliers, on aperçoit une construction un peu bizarre, mi-cabane, mi-hutte. Bois, paille, torchis. Un coin de feu, une terrasse ombragée. Présence de l'homme. Dans cette vallée des Cévennes, au-dessus de Montpellier, ils sont une vingtaine à vivre planqués de la civilisation. Ni eau courante, ni électricité. Pas de voiture pour transporter le confort ordinaire. Tout à dos d'homme : nourriture ou matériel de construction. Ils habitent des cabanes de bois, de grandes tentes militaires ou des clèdes, constructions de pierres utilisées jusque dans les années 50 pour sécher la châtaigne. Ils sont en couple ou chacun chez soi. Pas de vie en communauté, mais un retour extrême à la nature. Paradoxalement, ce qui les a poussés à se retrancher dans une nature sauvage révèle des choix de notre époque.

Ecolo-modernistes

Deux hectares de terre pauvre et aride, des cultures en terrasses abandonnées et une vue imprenable sur des montagnes oppressantes. «J'ai trouvé mon paradis», dit Johan, 34 ans, silhoue