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Libération
Critique

Le Fouquet's en contre-Champs

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publié le 3 novembre 2006 à 23h56

Le Fouquet's Barrière, nouvel hôtel de luxe parisien, il faut l'attraper par le bon versant. C'est-à-dire dans son dos, par les deux façades étrangement fantomatiques qui se terrent rue Vernet. Car, si on a eu envie d'aller voir ce palace émergeant aujourd'hui sur les Champs-Elysées et inauguré le 26 octobre, ce n'est pas pour la robe crème de Sophie Marceau qui a découpé le ruban, mais pour la prise de position d'Edouard François. Cet architecte, au verbe souvent provocateur, étend ses activités du luxe pour BMW au logement social avec la Tower Flower à Paris, dans la ZAC d'Asnières. Le groupe français Lucien Barrière (16 hôtels, 40 casinos, 90 restaurants) lui a confié les façades de son nouveau vaisseau amiral ainsi que l'organisation des espaces intérieurs.

«Rythme». Un vrai casse-tête au départ. Car comment donner une cohérence à un îlot de sept bâtiments ou éléments hétérogènes ­ trois haussmanniens authentiques XIXe, dont le célèbre Fouquet's, deux pastiches 1980 respectivement néo-haussmannien et néo-Louis-Philippe, une ex-banque années 70 à la façade rideau à cacher, et un trou où il fallait inventer. «Il y a du rythme là-dedans, a analysé Edouard François qui n'avait pas envie, dans ce contexte, de commettre un geste architectural contemporain. La ville est complète, aujourd'hui. Il faut la relire, comme une grande bibliothèque. L'haussmannien, si décrié, dépecé par le façadisme, j'en ai analysé l'intelligence constructive. Ce n'est pas monotone.» Un