Menu
Libération
Critique

La griffe Cat Power

Article réservé aux abonnés
publié le 4 novembre 2006 à 23h57

Qu'a-t-elle fait, notre voix féline préférée, depuis la sortie en janvier de son magnifique The Greatest ? Elle commença par tomber malade ; et cette hospitalisation mystérieuse, dès février, lui fit annuler sa tournée et relança les rumeurs d'addictions diverses que la belle s'était employée à dissiper lors de ses interviews, le mois précédent. Une sortie de route d'autant plus malencontreuse que Cat Power, alias Chan Marshall, après une dizaine d'années de chemins creux, entre folk, rock et déjante permanente, semblait bien partie pour décrocher le pompon.

Entre l'ampleur soul de son album, rendu aussi épique que moelleux par la grâce des musiciens du Memphis Rhythm Band (les vieux sidemen d'Al Green ou Otis Redding) ; son duo avec Karen Elson sur l'album Gainsbourg Revisited (I Love You, Me Neither, reprise saphique de Je t'aime, moi non plus) ; et cette dégaine inimitable d'Anita Pallenberg des années 00 (sans les amants) qui lui assura la une de plusieurs féminins : on se disait que tout était prêt, enfin, pour que Cat Power, 34 ans, connaisse la consécration. Partie remise ?

Après quelques semaines de retraite «médicale», elle reprenait la route au printemps, enchaînant les concerts aux Etats-Unis et en Europe (une escale à la Route du rock, à Saint-Malo, cet été), avant d'installer sa voix râpeuse dans l'écrin kitsch du Grand Rex, ce dimanche à Paris. Rappelons à ceux qui n'ont jamais vu Cat Power sur scène qu'elle y est capable du mei