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Libération
Critique

Maurice Denis en Nabi de lumières

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publié le 6 novembre 2006 à 23h58

Après Bonnard et Vuillard, l'exposition consacrée à Maurice Denis est l'occasion de réévaluer le jeune théoricien du groupe des Nabis, qui réclamaient, à la fin des années 1880, «des murs, des murs à décorer». Des murs, et des plafonds, Maurice Denis en eut à peindre un peu partout, du Théâtre des Champs-Elysées au Sénat ou Chaillot, en passant par tant d'églises ou d'hôtels particuliers. Cette rétrospective est riche de ces panneaux décoratifs, qui signent l'art d'une époque. Le plus spectaculaire exemple en est le cycle de Psyché, commandé par Ivan Morosov. C'est la seconde fois seulement (après Montréal), que cet ensemble est prêté par l'Ermitage, auquel il manque malheureusement un effort de mise en scène rappelant les vases, les sculptures de Maillol et les tons gris du salon de musique auquel il était destiné à Moscou. C'est, à peu près, la seule réserve à apporter à un accrochage bien construit, dont les fonds colorés ont le mérite de mettre en valeur les à-plats colorés du peintre, sans les faire flotter. En oubliant vite l'insertion, incompréhensible, d'un tableau d'artiste contemporain au beau milieu de l'exposition, qui fait figure de navrante lubie.

Peintre de salon. Autres découvertes, les sections séparées de photographies (lire ci-dessous) et des illustrations de Sagesse de Verlaine et des Fioretti de saint François d'Assise. Ce passage d'une série à l'autre pourrait témoigner de la perte de vigueur si fréquemment reprochée au peint