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Libération
Critique

Dave Burrell retrouve Puccini

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publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Né Herman Davis Burrell II à Middletown, Ohio, le 10 septembre 1940, grandi entre Harlem et Hawaii, Dave Burrell a commencé par s'identifier au jovial Fats Domino, jusqu'à ce qu'il entende un jour Stan «The Sound» Getz susurrer The Girl From Ipanema à la radio. «Je me suis précipité au piano afin de l'imiter, se souvient-il. Arrivé au pont, j'ai calé. Mes parents m'ont alors fait gentiment remarquer que le temps était peut-être venu d'étudier sérieusement l'instrument.»

Influences. Admis à la Berklee College of Music de Boston, Dave Burrell va donc y suivre l'enseignement du docteur George Brambilla, responsable du département claviers, celui d'Herb Pomeroy, spécialiste de l'arrangement, et de Duke Ellington. Mais à New York, où il ne tarde guère à échouer, il tombe en pleine effervescence new thing : «J'ai d'abord joué avec Archie Shepp, qui répétait ce qui allait devenir Fire Music, puis enregistré en compagnie de Marion Brown et, enfin, honoré un gig au Slug's, au côté de Grachan Moncur III, qui venait de quitter la formation de Ray Charles. Le mouvement contestataire afro-américain était alors à son apogée. Tous les gens que je fréquentais se montraient sensibles à son message et revendiquaient, musicalement, l'influence de Cecil Taylor et d'Ornette Coleman. Cela ne nous empêchait pas d'apprécier Miles Davis et Cannonball Adderley. Mon premier album, en 1967, s'appuyait d'ailleurs sur le West Side Story de Leonard Bernstein. J