Peut-on rester underground et conquérir le monde ? Citer pêle-mêle Francis Bacon, les Bad Brains, John Cage ou les Dead Kennedys, tout en s'affichant chez Colette, le magasin chic de Paris ? C'est le pari de Rob Reger, un grand type de 36 ans portant barbe et casquette. Il a l'air ultra-cool d'un Californien ayant garé sa planche de surf sur le trottoir, et il est aussi le créateur d'une drôle d'adolescente un peu bizarre et très rock'n'roll, Emily The Strange. Elle promène ses longs cheveux noirs, ses quatre chats et son univers gothique sur des tee-shirts barrés de slogans comme «My problem is you» («mon problème c'est toi»), «Don't stand so close to me» («arrête de me coller») ou «Get lost» («dégage», en restant poli). C'est pour célébrer les treize ans d'existence de sa «créature», bloquée depuis ses débuts à l'âge fictionnel, mais ô combien difficile, de 13 ans, que Rob Reger faisait escale à Paris, voilà quelques jours, au milieu d'un tour du monde comprenant Milan, Hongkong, Berlin, Oslo, etc.
Très rock. L'occasion, à chaque fois, d'exposer dessins inédits et créations originales chez Colette pour l'étape française. Une infime partie d'un catalogue désormais pléthorique : les tee-shirts s'étant fort bien vendus, Emily pose aujourd'hui sa griffe sur des sacs, des pantalons, des chaussettes, des chemises, de petits carnets et bientôt un jeu vidéo, voire un film en préproduction avec la 20th Century Fox. Au total, une centaine d'articles, distrib