«Niveau de jeu de classe mondiale» (Magic), «Mélodies lunaires, ballades renversantes» (Télérama),«Indépassable» (Lesinrocks.com) : The Trials of Van Occupanther, deuxième album sorti en juin des Texans Midlake, restera dans les annales au moins pour la vague de louanges qu'il a suscitée. Pas un magazine ou blog n'a résisté au petit jeu de la surenchère laudative, jusqu'aux Inrockuptibles se fendant d'une pushline qui marquera de sa sobriété l'histoire de la critique musicale : «The Trials of Van Occupanther ne postule pas aux hautes marches des palmarès de l'année, qui lui sont déjà acquises, mais bien à celles de la décennie.» A défaut d'un disque d'or, les cinq bonshommes ont désormais de quoi décorer les murs de leurs chambres.
Bal masqué. A l'écoute pourtant, rien ne prédestine l'album à un tel déferlement de superlatifs. Derrière une pochette évoquant Thierry la Fronde pour les uns, la sortie d'un bal masqué aux confins de la Picardie pour les autres, se cache une pop en tous points ravissante. La voix de Tim Smith (entre Thom Yorke, Andrew Bird et Rufus Wainwright), glisse avec légèreté sur les vagues de guitares grattées, convoquant Crosby Stills Nash and Young, ou les meilleurs moments d'Eagles et d'America. On pourrait tout autant rapprocher Midlake de Fleetwood Mac (qu'ils reconnaissent comme une influence majeure), ou citer la gémellité flagrante avec Death Cab for Cutie, ou même Travis. Un folk arran