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Libération
Critique

Meyerowitz macadam chromos

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publié le 13 novembre 2006 à 0h03

Le musée du Jeu de paume, à Paris, expose Joel Meyerowitz à l'hôtel de Sully, en même temps que Lee Friedlander à la Concorde (Libération du 2 octobre). Deux Américains de la même génération (nés dans les années 30) que la Bibliothèque nationale avait réunis, dans leur jeunesse, au sein d'une exposition collective dédiée à «la photographie nouvelle des Etats-Unis».

Trente-cinq ans après, Meyerowitz, au contraire de Friedlander, reste pourtant presque ignoré en France, alors qu'il est considéré comme un inventeur de la photographie couleurs aux Etats-Unis. Le Jeu de paume comble donc une lacune avec cette rétrospective centrée sur une période charnière de l'oeuvre de Meyerowitz : la décennie 70-80, moment, pour lui, de profonde mutation esthétique et technique, retracé en quelque cent vingt épreuves. Autant d'étapes d'un voyage au long cours, qui l'a conduit, dit-il, à «rompre avec la règle de l'instant décisif cher à Cartier-Bresson», tout en passant de la street photography à ce qu'il appelle la field photography.

Recherche. Une opposition que l'articulation de l'exposition (la cacophonie du pavé urbain dans les salles de gauche, le coucher de soleil sur les plages du cap Cod dans la nef centrale) incite à comprendre comme un saut entre la photograhie de rue (au 35 mm, jusqu'en 1976) et celle de paysage (à la chambre, à partir de 1977). Mais la conversion de Meyerowitz est moins un changement de sujet que l'aboutissement d'une rech