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Libération

Solide comme Inrocks

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Une édition 2006 sans surprise, dominée par les vétérans Gang of Four.
publié le 15 novembre 2006 à 0h05

On l'a attendu, attendu... il n'est jamais venu. Puisqu'il faut toujours des dommages collatéraux ­ sans quoi il ne s'agirait pas de spectacle vivant ­, c'est Beirut qui, cette année, a pété un câble, comme on dit familièrement. Mesure prophylactique ont décrété les médecins parisiens : attendu sur la petite scène de la Boule noire samedi soir avec une sincère curiosité (son disque vaut le détour), l'Américain Zach Condon ­ qui confectionne sous ce pseudo crypté des airs balkano-transgressifs ­ a été interné dès son arrivée sur le territoire français, où il devait donner le premier concert de sa carrière balbutiante. Trop de stress, a priori.

A deux ou trois autres bricoles près (Spank Rock, Jim Noir), tout le Festival des Inrocks, qui s'est achevé hier à Bordeaux (et lundi à Paris), a tenu la distance. Et fait le plein, avec des salles bourrées de monde, entre fans motivés et professionnels de la profession plus ou moins consciencieusement rivés à la buvette.

Corrosif. Point de vue qualitatif, aucune surprise majeure n'aura marqué l'édition 2006, baromètre saisonnier en une quarantaine de noms alignés. La sémillante Lily Allen ne présente aucun intérêt sur scène ­ mais on le savait déjà depuis un miniconcert estival ; de même, l'album Pop Satori d'Etienne Daho, ressemelé vingt ans plus tard par son auteur, ému, et acclamé lundi soir à l'Olympia par un public très «générationnel», a plus mal vieilli qu'une certaine bienveillance nostalgique voudrait nous le faire