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Libération
Reportage

Equi-trek en Ethiopie

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Aidés par une ONG qui promeut le tourisme durable, les paysans des hauts plateaux guident les marcheurs au milieu d'un paysage de falaises à couper le souffle. Objectif: ne plus dépendre de l'aide alimentaire et financer les projets municipaux.
publié le 17 novembre 2006 à 0h08

Ethiopie correspondance

Alem Mesgano est pieds nus. Vêtu d'un costume vert élimé, il ouvre le chemin le long des hauts plateaux. A gauche, le vide de la falaise et des centaines de pics et vallons soufflants de beauté. A droite, la surface plane du plateau et des champs fraîchement labourés. Alem, 45 ans, fermier de père en fils, encadre un trek de trois jours à 2 800 mètres au-dessus des plaines éthiopiennes. Parfois, il s'arrête pour expliquer une plante, une pierre ou les habitudes des agriculteurs du coin. «Ça, c'est un aloe vera, montre-t-il en cueillant un bout de plante grasse. On coupe la feuille et on utilise le liquide pour cicatriser la plaie.» Plus loin, il montre des graines qui servent à tuer les parasites du bétail.

Cela fait deux ans qu'Alem guide des touristes le long de ces escarpements qu'il connaît par coeur. Il fait partie de l'équipe «hôtelière» fondée par Tesfa (Tourism in Ethiopia for Sustainable Future Alternatives), une ONG qui promeut le tourisme durable en Ethiopie. Sur les hauts plateaux du nord du pays, les visiteurs sont rares. Aucune route goudronnée ne mène au village d'Alem et la plupart des habitants des alentours ne voient de voitures que quand ils se rendent au marché de la ville la plus proche, à environ deux heures de marche. Comme environ 85 % de la population en Ethiopie, ils vivent en milieu rural avec pour seules ressources ce que la nature veut bien leur laisser. «En bonne année, on a assez pour vivre, mais, pendant