Londres envoyé spécial
Jesus died for Pedro», peut-on lire sur son tee-shirt. Casquette, jeans, bomber «IBM» et clope au bec, le jeune homme ressemble a priori plus à un accro au Net qu'à un mordu de jeu. Pour Bret, manager du Gutshot, un club de poker de l'est de Londres, il est pourtant «l'une des stars montantes dans la communauté des joueurs de poker». Ici, Pedro le Portugais est respecté, admiré ou craint et tout le monde se souvient encore du jour où cet inconnu a débarqué, posant ses 5 livres sterling de mise minimum sur la table, pour repartir à l'aube avec 8 000 livres (près de 11 800 euros) en poche. Depuis ce fameux soir, il a été invité dans des championnats du monde entier, est devenu joueur «professionnel» (bien que, désormais père de famille, il envisage de reprendre un job «au cas où, comme dit ma femme») et fait même partie des Hendon Mobs, le fameux gang des grands joueurs de la capitale. Il s'est récemment vu décerner le bracelet or distinction exceptionnelle par le Gutshot.
«Ce club est unique au monde», explique une autre célébrité internationale du poker, la Londonienne Victoria Coren («Vicky» pour les connaisseurs), dans la colonne qu'elle consacre désormais chaque semaine dans le quotidien britannique The Guardian à son jeu favori. «C'est, je crois, le seul endroit d'Europe où l'on puisse, pour 5 livres, s'asseoir à une table de jeu, sans carte de membre ni code vestimentaire, dans le même esprit de compé