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Libération
Critique

Paul Smith en son british capharnaüm

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publié le 17 novembre 2006 à 0h07

Les vitrines sont encore recouvertes de papier kraft, les vendeurs déballent les vêtements, les ouvriers s'affairent. Au milieu de ce joyeux bordel, Paul Smith, 60 ans tout ronds, se marre. Le créateur et propriétaire de la marque était à Paris pour une visite de sa nouvelle boutique qui ouvre aujourd'hui. Mais il a plutôt l'air du sale gosse qui vient de renverser tout le contenu du grenier au beau milieu de la salle à manger flambant neuve de ses parents. Sir Paul Smith n'a pas fait appel à un cabinet d'architectes tendance, ni contacté des artistes contemporains en vue. Il a dessiné lui-même le truc, imaginant faire entrer toutes ses marottes dans un pêle-mêle parfois kitsch, souvent pointu mais qui ne se prend jamais au sérieux.

Bizarreries. Répartie sur deux étages et 300 mètres carrés, la boutique a des allures de cabinet de curiosités : on peut s'arrêter aussi bien sur des carafes en cristal et des bijoux chinés aux puces de Londres (le bonhomme y a commencé sa carrière à la fin des années 60) que sur une collection de casques de moto très mods, ou lever le nez sur un pan de mur entièrement recouvert de photos. Y sont disposés côte à côte un portrait en noir et blanc des Stones, un cliché de l'atelier de Lucian Freud ou un dessin revolvérisé par la gâchette de William Burroughs, lorsqu'il baignait dans sa période de paranoïa extrême. Tout est à vendre ou presque ­ c'est le principe de l'endroit. Le propriétaire dit pourtant ne pas craindre la rupture de stock e