Star de la télé algérienne, Biyouna interprète d'une voix rocailleuse refrains nostalgiques, vers sarcastiques et strophes gorgées d'effronterie. Elle publie aussi un second disque en arabe et en français, où l'on croise l'arrangeur-réalisateur Joseph Racaille, le chanteur Didier Wampas, ou Christophe qui vocalise en arabe sur sa chanson la Man, que déclame Biyouna : «Elle veut tant de choses/ Ouvrir en deux le ciel/ Hisser haut le drapeau/ Et vous mener tous en bateau.» Avec son timbre de titi de la Casbah grillé par le tabac, elle chante le chaâbi algérois, la rumba algérienne, des airs français, du reggae joué comme une transe soufie, combinant globalement tradition méditerranéenne et pop universaliste.
Cette fois, elle améliore son premier essai, Red Zone, disque electro-oriental bien accueilli par la critique en 2001, un an après avoir été découverte par le public français grâce au film de Nadir Moknèche, le Harem de Madame Osmane. La rentrée de Biyouna est même triple : nouvel album (et concerts), rôle principal dans Délice Paloma, nouveau film de Moknèche, et Electre au théâtre, au côté de Jane Birkin, dans une mise en scène de Philippe Calvario.
Née dans un quartier populaire d'Alger, Biyouna a d'abord été captivée par la danse. Encouragée par sa mère (la «blonde dans la Casbah» à qui le disque est dédié), elle apprend des figures du folklore national, la danse égyptienne, des pas flamenco, quelques déhanchements brésili