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Libération
Critique

Larrieu, retour aux années 80

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publié le 23 novembre 2006 à 0h11

Après s'être retiré pour mieux gérer le passage de la direction d'un centre chorégraphique national (celui de Tours) à la relance de sa compagnie, Astrakan, créée il y a vingt-cinq ans, Daniel Larrieu est revenu sur la scène cette saison avec une reprise et une création. Conçue en 1986, Waterproof est un objet insolite qui explore l'art du déplacement dans l'eau et qui propose un autre regard sur le danseur, le spectacle n'offrant qu'une seule minute de natation pure. Aujourd'hui, rien ne paraît daté (sauf peut-être la vidéo et la bande-son) et on peut même y lire une ouverture sur un possible avenir fait de fantaisie.

Paravent. Or la nouvelle production, en ce moment au Théâtre de la Ville, nous fait l'effet inverse. Never Mind apparaît comme un hommage attardé et trop appuyé aux fondamentaux de la danse contemporaine, plus spécialement à Merce Cunningham.

Côté cour, une structure en dur, genre paravent, attire le regard sans le retenir. Les danseurs en joueront d'ailleurs peu, sauf pour quelques entrées et sorties et une scène en transparence. Ce qui est à l'oeuvre dans ce spectacle est ailleurs. Les costumes sont complètement anodins, voire laids lorsqu'ils bâillent dans le dos d'une fille. C'est donc dans la danse même que l'on puise une bonne dose de bonheur. Les corps ne revendiquent aucun statut, sinon celui d'être tranquillement là. Certains des fidèles interprètes ont la quarantaine et on se dit qu'à 90 ans ils sautilleront encore. S'agit-il d'une bonne