On peut certes reprocher beaucoup de choses à Vincent Delerm, sa voix, son piano, ses noms propres, ses souvenirs d'école, ses pubs avec Renaud... On peut aussi, si on aime les chansons, s'en approprier une poignée, tout simplement parce que ce sont des petits bijoux (Châtenay-Malabry, le Baiser Modiano, Voici la ville, 29 avril au 28 mai).
On peut encore, pour les irréductibles, se rendre à un de ses concerts. Car Vincent Delerm n'est peut-être pas un grand chanteur, mais c'est un bon comédien. Tous ses interludes, histoires et projections ne servent d'ailleurs pas tant à surprendre qu'à rythmer un programme évoluant dans les mêmes tempos. La première fois qu'il s'est produit durant trois semaines à la Cigale, il était en piano-voix. Pour les Piqûres d'araignée, son troisième album, réalisé par Peter von Poehl, il s'est adjoint un groupe, sans toutefois quitter une idée cabaret qui lui tient à coeur.
Vincent Delerm se situe dans une école française assez unique. Avec un violoncelle, un violon, une trompette, une basse (de gaucher) et une batterie décomposant ses mouvements comme un film en super-huit, il ne prétend ni au rock, ni à une pop anglaise. Il se situe dans un style qui lui appartient, et qui divise pour les mêmes raisons la France en deux. Il déroule ainsi toute la première partie de son tour, alternant piano, synthé de chambre et Fender Rhodes, avec les nouveaux titres. C'est une manière de se présenter dans ce que le public n'attend pas. Après un fil