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Libération
Critique

Arab Strap, un divorce bien consommé

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publié le 28 novembre 2006 à 0h15

Aidan Moffat et Malcolm Middleton ont annoncé la nouvelle avant l'été : Arab Strap se sépare, mettant fin au spleen éthylique qu'ils distillaient depuis dix ans. Une décennie écrite comme un journal de bord, six albums (et deux live) dans lesquels le duo a envisagé les pires scénarios de fins de soirées, des coups vite faits sur une banquette, aux bitures mal négociées les dimanches de pluie. Génie pour quelques-uns, fou hirsute pour beaucoup d'autres, Moffat est à la fois la plume et la silhouette barbue d'un duo formé dans la partie la plus rugueuse de l'Ecosse, à Falkirk, ville de briques où l'herbe pousse aussi vite que l'ennui.

En 1996, les comparses commencent à jouer ensemble et réussissent le hold-up du siècle avec The First Big Week End, chanson classée par le New Musical Express dans les plus beaux morceaux du moment. Comme la chance ne sourit qu'une fois, le reste de leur carrière ne dépassera jamais les limites d'un cercle restreint de fidèles. De quoi armer le bateau ivre de rengaines teintées d'humour noir, et le laisser tanguer sur les brisées d'une débâcle commerciale retentissante.

Ce que concède aujourd'hui Aidan Moffat qui, depuis cinq semaines, mène tambour battant une tournée d'adieux en forme d'oraison : «On a souvent parlé d'Arab Strap comme d'un groupe triste à mourir. Le mot sardonique semble plus approprié : il n'est pas possible de chanter le désespoir et l'échec sans prendre un peu de recul. Arab Strap a toujours été une entreprise