Son bébé attaché sur le torse, Black Thought, le rappeur des Roots, groupe hip-hop de Philadelphie, attend paisiblement devant le Bataclan à Paris. Quelques heures plus tard, déchaîné, il donnera le premier concert d'une série de quatre dans la capitale. Plus de deux heures de show, requinqué par un nouveau guitariste et un percussionniste, conclu par un hommage aux standards de la culture hip-hop. Entre les Roots et la France, c'est une histoire d'amour qui dure depuis une dizaine d'années, débutée sur le plateau de Taratata. Invités en 1994 par IAM, ils y remplaçaient au pied levé leur collègue américaine, Da Brat : «Depuis, le public francophone ne nous a jamais lâchés, résume Ahmir «?uestlove» Thompson, le batteur-leader du groupe. A part New York, Paris est la seule ville où on remplit des Zénith.»
Bohème. Après les trois soirs au Bataclan, le groupe américain a tenu à faire une date supplémentaire à l'Elysée Montmartre. La salle leur a porté chance. Black Thought, en racontant son histoire d'amour avec une jeune femme rencontrée dans cette salle, a signé le plus beau succès du groupe, You Got Me : «On voulait retourner là où on a commencé il y a quatorze ans, raconte Ahmir. La première fois qu'on y a joué, on vivait depuis une semaine dans un petit hôtel de Pigalle. Tous les soirs, il y avait une bagarre. En plus, à l'époque, quand tu étais américain, tu te faisais brancher tout le temps : les gens pensaient que tous les jeunes Noi