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Libération

Séjours virtuels tout inclus

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Une agence de voyages en ligne propose aux néophytes de les guider dans «Second Life», «World of Warcraft», et autres Far West numériques.
publié le 1er décembre 2006 à 0h19

Vous avez expérimenté le tourisme équitable lors d'un séjour d'immersion chamanique chez les Indiens Shiwar, tâté du dark tourism en randonnant à Tchernobyl, vous vous êtes glissé dans la peau d'un immigrant clandestin pour une traversée nocturne de la frontière mexicaine. Peut-être êtes-vous allé jusqu'à vous inscrire au programme «Terror tourism», pour patrouiller dans les rues d'Hébron aux côtés des colons israéliens, histoire de ressentir enfin le grand frisson. Vous rêvez d'escapades hors des sentiers tracés, de territoires inviolés, si possible sans y laisser votre peau.

A l'aube de ce nouveau millénaire, il reste peut-être un continent à explorer, celui en pleine expansion des mondes virtuels. Plus besoin de quitter ses pantoufles pour s'en mettre plein la vue. C'est l'avis de Mario Gerosa, journaliste milanais de 43 ans, spécialisé en architecture et tourisme, coauteur de Mondi Virtuali (1), un ouvrage dédié aux mondes virtuels et aux jeux massivement multijoueurs. «Exotiques et mystérieux, les mondes virtuels représentent les rêves artificiels possibles, les aventures à bon marché dans des contextes originaux et plus ou moins dangereux, écrit-il dans le passionnant chapitre qu'il consacre à l'évolution du tourisme. Ils ne répondent pas seulement au besoin d'évasion ou au désir d'expérimenter une autre vie dans une dimension parallèle, ils sont aussi liés à une irrésistible volonté d'aventure et pourquoi pas de risque et de danger.» D'après