Menu
Libération
Interview

Jean-Paul Cluzel : «La qualité finira par attirer les jeunes»

Article réservé aux abonnés
Jean-Paul Cluzel, président de Radio France depuis 2004, dresse un bilan à mi-mandat :
publié le 5 décembre 2006 à 0h22

«Je suis fils de quincaillier et j'ai vécu au Kremlin-Bicêtre jusqu'à l'âge de 13 ans !» Jean-Paul Cluzel, le président de Radio France, ne rate jamais l'occasion de souligner ses origines modestes. Depuis, il a fait l'ENA, a intégré l'inspection générale des Finances et un certain nombre de cabinets ministériels avant d'être nommé directeur de l'Opéra de Paris (1992-1995), puis président de Radio France internationale (RFI) et enfin patron de la Maison de la radio. A 60 ans et à mi-mandat, cet ami d'Alain Juppé, homosexuel militant, parie sur la qualité des sons et des contenus. Les récents bons chiffres d'audience de France Inter, France Culture ou France Musique abondent en son sens, au prix de quelques grincements de dents.

En arrivant à la tête de Radio France, vous annonciez vouloir «inventer la radio de demain». A mi-mandat, qu'avez-vous fait pour donner une réalité à cette formule ?

La radio de demain, c'est celle qui survit dans un monde de l'image ! La radio a en effet perdu trois de ses caractéristiques que la télévision, l'Internet et la presse gratuite lui ont ravi. Le privilège de l'instantanéité, d'abord, car depuis l'effondrement des tours du 11 Septembre on a vu que la télé est tout aussi, voire plus, rapide que la radio. Elle a perdu l'avantage de la quasi-gratuité, ensuite, puisque les journaux gratuits et l'Internet sont gratuits. Elle a perdu la mobilité enfin, puisque les gratuits le sont, tout comme l'iPod ou le téléphone portable ; demain, la télé le sera aussi. Le dernier atout de la radio, c'est d'être le seul média dont on puisse bénéficier sans écran, en faisant autre chose. La radio de demain doit don