Menu
Libération
Critique

Un architecte et sa planche à desseins

Article réservé aux abonnés
publié le 8 décembre 2006 à 0h24

Cette exposition d'architecture commence avec une phrase de Matisse. «Si j'ai pu réunir dans mon tableau ce qui est extérieur, par exemple la mer, et l'intérieur, c'est que l'atmosphère du paysage et celle de ma chambre ne font qu'un... je n'ai pas à rapprocher l'intérieur et l'extérieur, les deux sont réunis dans ma sensation.» Que Vincen Cornu se réfère à la «sensation» de ce peintre familier pour nous présenter cinq à six de ses réalisations différentes, n'est pas étonnant. A la Galerie d'architecture, où il expliquait lui-même sa démarche, c'est d'abord avec ses dessins, certains sont colorés et très expressifs, qui ne sont ni des plans ni des perspectives, que cet architecte scénographe nous fait entrer dans l'enfilade de ses bâtiments. Avec des tableaux croquis qu'il définit ainsi : «Ils visent à recomposer une vision synthétique et dynamique du projet, avec des enchaînements d'espaces. Pour embrasser simultanément plusieurs choses situées sur des plans différents, que notre perception réunit.»

«Surdéfinition». A l'heure de la représentation numérique, cela surprend. «Le dessin informatique surdéfinit trop tôt, rétorque-t-il, cela donne souvent une fausse précision des choses, il ne permet pas de voir les erreurs.» Quand on sait à quel point il est difficile d'exposer l'architecture, l'attraper par le dessin, évidemment complété ici par des maquettes, des photos des bâtiments, des textes, des carnets, du mobilier et un film, permet de rentre