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Critique

Carlson Coréegraphe

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Dans «Full Moon», la danseuse américaine, directrice du Ballet du Nord à Roubaix, évoque, avec Kim Mae-ja, la victoire de Séoul sur les Japonais en 1593.
publié le 9 décembre 2006 à 0h26

Envoyée spéciale à Roubaix

La lune se pointe à jardin pour terminer à cour. Elle est pleine, presque solaire : son cheminement détermine le temps du spectacle, Full Moon(Apron Castle) chorégraphié par Carolyn Carlson et la Coréenne Kim Mae-ja pour leurs compagnies respectives. Les dix-huit danseurs des deux groupes mêlés arrivent en descendant un plan incliné et en se tenant par la main. Ils ne se lâcheront que rarement, pris dans une chorégraphie de l'ensemble, de la chorale, de la ronde, ce qui permet de mettre en valeur des solos de femmes.

La pièce, déjà présentée avec succès à Séoul, aujourd'hui à Roubaix, fait référence à la bataille qui, en 1593, a vu les Coréens repousser l'envahisseur japonais et sauver le pays grâce à la participation des femmes. Rien de guerrier, toutefois, dans cette oeuvre commune, signée par deux femmes matures, pionnières de la danse contemporaine. Seul un passage masculin en fond de scène, projeté dans des lumières rouge orangé rompt avec l'atmosphère plutôt feutrée du spectacle. La résistance est ici affaire de concentration, de méditation et de philosophie.

Philosophies orientales. De Kim Mae-ja, nous avions vu, à la Biennale de Lyon, un long poème qui avait marqué par sa qualité esthétique et par cette capacité de disparition du danseur en tant qu'enveloppe charnelle, au profit de la figure. De Carolyn Carlson, nous savions sa passion pour les philosophies orientales. Leur réunion sur le thème de la guerre et de la résistance v