Dans Janei, il y a deux ans, le collectif MZdP décryptait les liens de pouvoir devant un mur mouvant qui balayait la scène. Il y avait des trappes par lesquelles le danseur, le comédien et le musicien apparaissaient ou disparaissaient. Un promontoire pour le discours du dictateur. Et ce blanc qui recouvrait tout, une fine couche de neige pour ensevelir les corps.
Ce titre, Gaff Aff, ne dévoile rien. Comme Janei ou même Gopf et Hoi, ceux des précédents spectacles, c'est une interjection, sans doute tirée d'une bande dessinée. Un cri tendu en haut d'un précipice. Un avertissement.
Buster Keaton. On pourra rire de la mine de Zimmermann en costard. Son visage se tord et son corps s'emballe, à la manière d'un Buster Keaton en équilibre sur une locomotive. On s'amusera de la scénographie, un tourne-disque géant donnant à la scène des airs de manège. On se rassurera devant ce self-made man qui rajuste sa mèche.
Mais l'accumulation de cartons d'emballage qui dessinent une ville en arrière-plan, et servent d'abri en bout de course, évoque le vide et la redite. C'est un monde de reproduction. On y fabrique des meubles à l'identique. Gaff Aff est un geste punk. Un doigt d'honneur lancé aux audits de petits chefs, aux relevés comptables et projets de développement.
De la table de mixage au mobilier mouvant, tout est en carton. Le personnage y fait des trous, dessinant des rondelles qui sonnent comme des pièces de monnaie. Un cortège d'hommes en cra