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Libération
Critique

Enfants : de belles pages à messages

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publié le 15 décembre 2006 à 0h30

Les chanteurs et chanteuses aussi font des histoires... pour enfants. Une idée du label Tôt ou tard proposée aux éditions Actes Sud jeunesse. La maison arlésienne avait déjà lancé «les Contes du musée de la musique» en partenariat avec la Cité de la musique en 2001. Pour cette nouvelle collection «Toto ou tartare», même maquette, même forme et matière moelleuse de mini-oreiller, où l'on poserait bien sa tête pour rêver. L'occasion, pour les adultes, de faire découvrir aux enfants un artiste de leur choix, ce qui n'est pas souvent le cas. Celle aussi de vérifier qu'en matière d'imagination et de message à transmettre, la forme, le fond et, en l'occurrence ici, aussi le son ne se dupliquent pas.

Suspension. Avec Soleilman, Dick Annegarn nous emmène dans un village berbère, dont les us et coutumes sont perçus à travers le regard d'un petit garçon tombé d'avion : «Il ne pesait que trois kilos un petit garçon/ Saut de si haut, sursaut de si haut, un si sot saut de haut.» Et, comme toujours chez le Hollandais de France, les mots s'emboîtent et se déboîtent, comme un jeu de construction. C'est lui qui raconte, en suspension ; respirations, accents et silences ne sont pas où ils devraient, mais la poésie ne s'en offusque pas. L'Andalou Sergio Garcia, en lignes fines, aquarelle ciel et terre brûlée, serties d'encre noire, fixe des images bien à lui sur ce voyage outre-Méditerranée. Le chant chleuhe de Rais Mohand en confirme l'authenticité.

On reste sur place, c'est une