Ces dernières années, les Londoniens Tiger Lillies ont fait beaucoup parler d'eux en se produisant lors de concerts sold out aux quatre coins de l'Europe et à New York. Leur répertoire ? Des comptines chantées en haut-de-forme et complet-veston, où le fantôme de Jack l'Eventreur côtoierait Alex, le dément d'Orange mécanique. Un trio de baltringues emmené par le chanteur Martyn Jacques, qui rassemble à lui seul l'effondrement d'un Tom Waits et les afféteries d'un Antony (sans les Johnsons).
Exploit. Tiger Lillies officie à la lisière du cabaret et de la performance. Inspiré par Brecht et Kurt Weill, Martyn Jacques, qui décrit sa musique à ses débuts dans les années 80 comme «une sorte de new wave ésotérique jouée par un type les cheveux taillés en forme de pot de fleurs», achète un accordéon en découvrant une vidéo de Jacques Brel. On cherche encore le rapport, mais il décide, dans la foulée, de mettre à profit son amplitude vocale et de créer Tiger Lillies.
A ses côtés, Adrian Huge, le «James Joyce de la batterie» selon David Byrne, et Adrian Stout, l'escogriffe à la contrebasse, donnent du coffre à des histoires de putes et de truands. Vingt ans plus tard, les musiciens ne sont pas devenus des stars, mais la formation existe toujours. Ce qui, au regard des modes de vie pratiqués et d'un répertoire ultraserré, s'apparente déjà à un exploit.
Ils reviennent donc à Paris pour présenter, cette fois, un véritable spectacle, ou presque. Avec le comédien D