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Libération

La danse fait un grand saut au Burkina Faso

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Le 16 décembre, Salia Sanou et Seydou Boro ont inauguré la Termitière, premier centre chorégraphique africain.
publié le 28 décembre 2006 à 0h39

Ouagadougou envoyée spéciale.

Le quartier populaire de Samandin à Ouagadougou (Burkina Faso, anciennement Haute-Volta), de briques et de beaucoup de broques, est devenu le haut lieu de la danse. Mal famé, réputé insalubre et peu sécurisé (drogue, vols, etc.) il est du coup en passe de changer de statut, via démolition de quelques habitations précaires, ce qui ne semble guère émouvoir les habitants . Samandin a désormais un bâtiment, tout beau, tout neuf. Blandine et Boubacar, qui s'y promènent régulièrement parce qu'ils s'y sentent bien et qu'ils peuvent y cacher encore quelques amours incontrôlables, le savent bien : «Le quartier va être métamorphosé. On le sent. Bientôt, ce sera un quartier très prisé.» Ils connaissent l'un et l'autre la Termitière, le récent Centre de développement chorégraphique (CDC) inauguré le 16 décembre.

Le maire de la ville, Simon Compaoré, a fort bien saisi l'intérêt d'une telle initiative menée par deux Burkinabés, Salia Sanou et Seydou Boro, chorégraphes et danseurs. C'est l'occasion rêvée de conduire conjointement une opération d'urbanisme et de politique culturelle large. Il faut dire que la Termitière, nom de baptême du premier CDC africain, a de la gueule. La salle de spectacle n'est pas un succédané ; elle peut accueillir 250 personnes et est parfaitement équipée, du plancher flottant aux cintres. Il s'agit d'un véritable outil de travail mis à la disposition d'artistes africains. Avant même son ouverture, certains, en manque cruel de